Résumé

Lier la santé au végétal va de soi, tant il est admis que les végétaux ont un impact positif sur la santé humaine. L’alimentation et la médecine constituent des exemples évidents des effets
bénéfiques du végétal sur la santé humaine. Pourtant, l’humain n’est pas systématiquement bénéfique pour le végétal. Les activités économiques humaines tendent à avoir des effets négatifs
sur la biodiversité, à modifier les espèces végétales pour accroître les rendements. L’être humain se doit parfois d’agir contre les végétaux afin qu’ils ne s’avèrent pas nuisibles, à l’instar de la
régulation des espèces invasives. Cette dynamique n’est pas à sens unique, l’être humain peut également soutenir la santé du végétal, notamment par des projets collaboratif comme des jardins partagés. L’interdépendance entre l’humain et le végétal, par le biais de la santé aboutit à envisager plusieurs circonstances : l’humain sur le végétal, le végétal sur l’humain, avec comme objectif faire primer les santés humaine et végétale. Toutefois, le lien entre le végétal et la santé ne saurait se réduire à leur interaction médiatisée par l’humain, car il engage des dynamiques écologiques propres et interpelle une conception élargie du soin intégrant l’ensemble du vivant. Les diverses pistes de raisonnement sont mues par une approche globale de la santé, appelée « one health », qui illustre les liens complexes entre les santés animale, humaine, environnementale. Cette vision de la santé soutient le droit à un environnement sain, imposant la prise de conscience sur le rôle du végétal dans notre écosystème global. Le chercheur a la responsabilité de penser les
interdépendances entre santé et végétal, comme un levier central de résilience des écosystèmes. Le juriste, en particulier, doit interroger les cadres normatifs qui organisent – ou ignorent – ces relations, afin de les rendre plus cohérents, équitables et durables. Penser droit, santé et végétal conjointement permet de dépasser l’anthropocentrisme et de répondre aux défis contemporains par une régulation systémique, soucieuse du vivant dans toutes ses dimensions. Le CECOJI propose une réflexion croisée sur le végétal et la santé, dans le prolongement de ses axes structurant, dédié au végétal et conformément à sa politique scientifique fondée sur l’analyse des mutations sociétales contemporaines. Cette thématique, à la croisée du droit de l’environnement, du droit de la santé et des politiques publiques, permet une approche interdisciplinaire des interactions entre milieux naturels, santé humaine et normes juridiques.

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